maracuja, la longue route autour du monde

Dernier regard au No Comments

28 février 2020

Le 24 février par 53.30 Sud, alors que depuis plus de 20 heures soufflait  la tempête, avec des vents supérieurs à 120 km/h et des vagues de plus de 12 mètres, le bateau à sec de toile a fait un soleil et s'est retrouvé sur le toit avec de l'eau qui  a envahi l'intérieur. Après 5 minutes, il s'est redressé et je me suis retrouvé à l'intérieur avec de l'eau jusqu'à la ceinture et plein de choses arrachées qui flottaient et une douleur dans le dos qui persiste encore aujourd hui et qui me handicape beaucoup. Sur le pont,  plus de mat et portique arriere arraché, le radeau de survie toujours en place. J'ai enclanché ma balise de détresse et après avoir enfilé ma combinaison de survie, j'ai passé la nuit recrocquevillé sur le siège de table à cartes, seul endroit sec où je pouvais me poser.


Le 25 février au matin, un avion de sauveteurs de Nouvelle-Zélande m'a survolé, il m'a prévenu par VHF  qu'un navire se déroutait et qu'il serait là dans une quarantaine d'heures . Les conditions météo étaient meilleures et en 2 heures, j'ai pu libérer la bome coincée sur le pont et le mat qui cognait sur la coque. En début d'après-midi, je me suis apperçu que le niveau de l’eau montait et j’ai donc décidé de quitter mon bateau avant que les conditions empirent en prevenant par téléphone satellite mon contact à terre pour qu'il  previenne les sauveteurs. J'ai essayé d'embarquer le maximum de choses utiles et récupérables (après coup, je repense à des choses que j'ai oubliées bien sur...) et après un dernier regard au NO COMMENTS, j`ai coupé le lien qui nous unissait au sens propre et au sens figuré...

 

En soirée, un avion des sauveteurs néo-zélandais  est venu me survoler de nouveau et m'a  prévenu qu'un bateau serait là le lendemain après-midi puis m'a largué une VHF, de la nourriture, puis des vêtements mais trop loin pour que je puisse les atteindre, sauf les vêtements (un pantalon et une paire de gants fourrés). Mon radeau est un 6 places et je peux dire que j`ai du mal à imaginer 6 personnes dans si peu d'espace... La nuit a été difficile pour trouver une position pour essayer de dormir, (détail sordide mais important  : je ne suis jamais sorti de ma combinaison et urinait à l'intérieur). J'allumais et éteignais régulièrement (au pif car je n'avais pas d'heure) ma balise pour économiser la batterie. Il y avait environ 3 à 4 mètres de creux, mais le radeau ne s'est jamais renversé.

 

Au matin du 26 février, j'étais complètement ankylosé mais j'avais réussi à me nourrir plusieurs fois durant la nuit quand je sentais le froid m`engourdir . A l`extérieur  : brouillard avec une visibilité inférieure à 100 mètres. A l'estime je rallumais régulièrement ma VHF ASN pour envoyer un point GPS précis. Et c`est là que j'ai entendu le capitaine me dire qu'il était à 3 miles de moi mais ne me voyait pas à cause du brouillard. C´est alors que j'ai eu l'idée de mettre ma couverture de survie sur le toit du radeau et j'ai pu être repéré au radar...


(La suite prochainement...)



29/02/2020
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